dimanche 9 octobre 2011

CONTES DERAISONNABLES de Sylvette Heurtel

Les Contes Déraisonnables de Sylvette Heurtel




Après ses « Contes malpolis », Sylvette Heurtel signe son deuxième recueil : « les Contes Déraisonnables » chez le même éditeur, Henry des Abbayes. Une petite nouveauté, ce livre est illustré (tout comme la couverture) de croquis d'Alain Créac'h.

L’écriture est toujours aussi ciselée, ourlée. Sylvette n’écrit pas, elle sculpte ses personnages, les façonne jusqu’à leur donner une âme.

Ces esprits prisonniers sous la belle couverture cousue par l’imprimeur d’art, n’attendent que le lecteur pour s’évaporer et vous souffler à l’oreille leurs histoires passées.

Dans nos vies terriennes, il manque souvent quelqu’un à notre décor. Dans les histoires de Sylvette Heurtel, les personnages conversent avec les absents. A pas comptés, ils poursuivent le chemin. Seuls.

Malgré eux, parce qu’il faut vivre, ils continuent d’avancer en attendant leur tour.

Des hommes et des femmes qui ont pour dénominateur commun d’être restés à quai alors que l’Autre traversait le Styx, les laissant chancelants et hagards sous le poids des regrets et parfois des remords.

Leur futur se dessine en noir et blanc, le présent appartient au passé. Il faut survivre et entretenir le souvenir de celui qui est parti, une manière toute personnelle de ne pas les enterrer deux fois.

Alors les vivants composent avec à la vie, ils meublent le silence en s’adressant à ceux qui ont pris le train pour le voyage d’où l’on ne revient pas.

Parfois des signes viennent troubler la routine, ces petits clins d’œil de la vie qui nous font croire que peut-être les défunts ont encore un droit de regard sur les vivants.

Les "Contes Déraisonnables" est un hymne à nos petites chapelles intimes où brûle la flamme du souvenir.

Pour ma part, en compagnie de Sylvette Heurtel, j’ai beaucoup aimé déraisonner.


Le mot de l'auteure

‎15 nouvelles, 15 histoires littorales dont les personnages poursuivent depuis des années une conversation avec un disparu. Le fil qui les relie, parfois ténu, passe souvent par le bar du port, l'Ourse Seule. Six illustrations inédites d'Alain Créac'h sur notre vie avec les fantômes, cahiers cousus, couverture en typo, à commander chez l'éditeur, Henry de Abbayes.(dix euros port compris)
http://editionsdesabbayes.blogspot.com/


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