Si vous avez envie de prendre la machine à remonter le temps et découvrir l'époque de De Gaulle (la France des années yéyé) et la France de Giscard (avec la boule à facette des années Disco) alors ces deux livres sont pour vous :
A travers les yeux d'un petit garçon puis d'un jeune homme Gérard de Cortanze , vous vous apercevrez, comme l'ont chanté les Poppys : Non, non rien n'a changé, tout, tout va continuer"
La France des Trente Glorieuses s'est vue affaiblie par les chocs pétroliers successifs et maintenant "La Crise" qui a bon dos, la rend de plus en plus exangue. Les époques changent mais les problématiques économiques, sociologiques restent les mêmes.
La jeunesse dans la rue de mai 1968, les revendications féminines, le racisme envers les immigrés, la crise du logement, les déplacements de populations vers les barres d'immeubles aux portes de Paris, autant de sujets récurrents et évoqués dans ces deux romans.
La vie est un éternel recommencement. Ce n'était pas mieux avant, c'était juste différent. Les adolescents se sont toujours opposés à leurs parents, se sentant incompris en dehors de leurs amis qu'ils s'étaient choisis.
J'ai aimé ce regard dans le rétroviseur avec les références à cette télé en noir et blanc avec sa "Piste aux Etoiles" et ses jeudis non travaillés. Cette quête de justice sociale sans pour autant renier ses origines.
Le narrateur nous dévoile des pans de sa vie sans complaisance mais sans misérabilisme aucun. Tendre et bouleversant à la fois.
4ème de couverture
Le titre de ce roman des origines s'est vite imposé : De Gaulle en maillot de bain, comme on le disait alors dans les cours de récréation. "La maîtresse en maillot de bain"."Les parents en maillot de bain. Gérard en maillot de bain. Tout le monde en maillot de bain", tous les acteurs de cette tragi-comédie à la française, tous en maillot de bain sur la scène de la vie, avec, en toile de fond, la France de l'immédiate après-guerre, celle de deux mutations majeures : la décolonisation et la modernisation. La France des 40 % de Français qui ne se lavent qu'une fois par mois et des 75 % qui n'utilisent jamais de brosse à dents. La France des appareils ménagers, ces « amis des femmes », et des huit actifs pour un retraité. La France des yé-yé et de la 4 CV, de Poujade et de Minou Drouet, du Spoutnik et de l'Ange blanc, de l'ORTF et du journal Pilote, de la fin de la soutane et de l'apparition des collants. La France de la libération des moeurs et de la culture, mais qui ne conçoit pas de projet social sans brutalité, qui s'arc-boute sur ses acquis, qui oppose déjà les jeunes aux vieux. La France qui se relève et qui court, mais vers quoi ? Dans ce livre drôle et généreux, Gérard de Cortanze s'attache à décrire une « France réelle » qui l'a vu grandir et se demande si les « Trente glorieuses », même en maillot de bain, l'ont été autant qu'on l'a prétendu.
Dans la France des années disco, «qui n'a pas de pétrole mais qui a des idées», l'enfant de De Gaulle en maillot de bain, devenu un adolescent, se cherche. Se cachant derrière des masques, et plutôt que de pleurnicher sur le monde, il applique à la lettre la règle qu'il s'est imposée : la joie à tout prix. Ce qui n'est pas une mince affaire... Les Trente Glorieuses sont en pleine déconfiture et, la flambée de 68 retombée, il faut trouver un remplaçant au Général. Notre jeune héros voit passer les brèves années Pompidou, le modernisme affiché de Valéry Giscard d'Estaing, dont les efforts sont brisés par le second choc pétrolier, et la venue au pouvoir de la gauche la plus vieille d'Europe.
Dans ce roman doux amer, Gérard de Cortanze revendique son appartenance à la génération Shadoks : «1 : Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. 2 : Quand on ne sait pas où l'on va, il faut y aller, et le plus vite possible.»
Lectures complémentaires :
Chronique de la rue parisienne, les années 60 , Une décennie à travers photos et articles de presse Jean-Louis Célati , Pierre Cavillon
"Ils vivent aujourd'hui dans des villes de demain" Le Parisien 30 Novembre 1960
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire